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Les kinésithérapeutes doivent-ils se méfier de l’IA ou d’eux-mêmes ?

Article écrit par Thierry Blain, Fondateur et dirigeant de Kiné-Formations.

Thierry BLAIN formateur

En quelques décennies, la kinésithérapie est passée de la cage à poulies, à l’informatisation de la gestion de cabinet, puis à l’utilisation du numérique à travers différentes applications.
Aujourd’hui, une accélération phénoménale s’observe avec l’arrivée de Chat GPT et prochainement d’autres Intelligences Artificielles.
Faut-il s’en inquiéter ? Les kinésithérapeutes vont-ils, comme beaucoup de métiers, soit disparaître, soit subir de grandes modifications ?

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Pour le moment, seul le numérique commence à pénétrer ce marché.
Voici quelques exemples :

1. Applications mobiles de kinésithérapie : Il existe de nombreuses applications mobiles qui fournissent des programmes d’exercices spécifiques pour différentes conditions de santé. Les patients peuvent suivre les instructions et les vidéos d’exercices à partir de leur téléphone portable ou de leur tablette, ce qui les rend facilement accessibles et pratiques.
2. Capteurs de mouvement : Les capteurs de mouvement tels que les accéléromètres et les gyroscopes peuvent être utilisés pour mesurer la gamme de mouvements et la progression des patients. Ces capteurs peuventSimulation virtuelle être intégrés dans des dispositifs portables tels que des bracelets ou des ceintures de fitness, ou être utilisés avec des caméras de capture de mouvement pour fournir des données plus précises.
3. Simulation virtuelle : Les simulations virtuelles peuvent être utilisées pour aider les patients à réapprendre des mouvements complexes. Par exemple, des simulations de conduite peuvent être utilisées pour aider les patients à retrouver la confiance et les compétences nécessaires pour conduire après une blessure ou une maladie.
4. Télé-réadaptation : La télé-réadaptation permet aux patients de recevoir des soins à distance à l’aide de la technologie. Les patients peuvent utiliser des applications de télésanté pour communiquer avec leur kinésithérapeute, recevoir des instructions et des conseils, et suivre leur progression depuis chez eux.
5. Jeux vidéo de kinésithérapie : Les jeux vidéo de kinésithérapie sont devenus de plus en plus populaires ces dernières années. Ces jeux sont conçus pour être amusants et stimulants, tout en aidant les patients à améliorer leur coordination, leur force et leur flexibilité. Les kinésithérapeutes peuvent utiliser ces jeux pour motiver leurs patients à suivre leur programme d’exercices et pour surveiller leur progression.
6. Aujourd’hui, il existe même des robots masseurs.

Comment l’IA pourrait-elle aider les professionnels de santé ?

 

Comment l’IA pourrait-elle aider les professionnels de santé ?L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) en kinésithérapie est relativement nouvelle, mais elle offre un certain nombre d’avantages pour les patients et les praticiens.
L’IA peut être utilisée pour aider les kinésithérapeutes à diagnostiquer les troubles musculo-squelettiques en analysant des données cliniques telles que les antécédents médicaux, les examens physiques et les tests de laboratoire. Les kinésithérapeutes peuvent également utiliser des dispositifs de surveillance portables et des capteurs de mouvement connectés à l’IA pour surveiller les mouvements des patients en temps réel et ajuster les programmes de traitement en conséquence.
En outre, l’IA peut être utilisée pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques telles que la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson. Les systèmes d’IA peuvent être utilisés pour suivre l’état de santé des patients, leur donner des conseils en matière d’exercice et leur rappeler de prendre leurs médicaments.
Enfin, l’IA peut également être utilisée pour former les kinésithérapeutes. Les programmes de formation en kinésithérapie basés sur l’IA peuvent aider les étudiants à apprendre plus rapidement et plus efficacement en leur fournissant des commentaires en temps réel sur leur performance et en adaptant le programme d’études à leur niveau de compétence individuel.
L’intelligence artificielle offre de nombreuses opportunités pour améliorer la kinésithérapie en permettant une évaluation plus précise, un suivi plus efficace des patients et une formation plus adaptée des kinésithérapeutes. Cependant, l’IA ne doit pas remplacer la relation humaine entre le kinésithérapeute et le patient, mais plutôt la compléter pour offrir des soins de qualité supérieure.

Quel est le risque pour la profession ?

 

Rationalisation des dépenses : dans un souci d’économie, on observe que les assurances (privées ou publiques) souhaitent utiliser les outils numériques dans un souci d’optimisation et d’autonomisation des patients. Certaines applications permettent maintenant de vérifier si le patient a bien réalisé son programme d’exercices à la maison. Que se passera-t-il si le patient n’a pas tout réalisé ? Sa prime d’assurance augmentera-t-elle ?
Utilisation des applications et rôle du praticien ? La profession se tourne de plus en plus vers l’autonomisation des patients. Les kinésithérapeutes deviennent (un peu à la manière des médecins) des praticiens qui se limitent au diagnostic ou plus précisément au bilan, puis prescrivent des exercices.

Cette posture, quand elle se limite à cette pratique, est à mes yeux dangereuse pour la profession.

En effet, l’IA sera d’une aide précieuse pour le diagnostic et sera à même de proposer des exercices adaptés à chaque patient en fonction de paramètres objectifs tels que la tension artérielle, le taux d’oxygène dans le sang… Il faut bien avouer que ce type d’analyse en temps réel est plus pertinente qu’un avis subjectif humain.
– Il est même possible qu’à l’avenir le patient pourrait rester chez lui et en fonction des différents paramètres analysés par les outils numériques existants déjà, l’IA lui propose des exercices totalement adaptés à son cas. Dans cette configuration, les kinésithérapeutes n’ont plus aucun rôle. Et pourtant, beaucoup d’IFMK ont tendance à pousser leurs étudiants dans cette voie (de garage à mon avis), et les jeunes diplômés sont tout fiers de leur travail.

Les kinésithérapeutes doivent-ils lutter contre cette vague numérique ?

 

Comment les kinésithérapeutes peuvent-ils résister à cette vague numérique ?

Alors qu’on observe un désintérêt pour l’approche manuelle individualisée depuis les IFMK, jusqu’aux jeunes diplômés, le risque pour ces praticiens est bien, de devenir tout simplement inutile.
À l’inverse, je ne suis pas du tout inquiet pour les praticiens travaillant manuellement.
Il me semble que ces collègues, travaillant manuellement, donnent systématiquement des conseils et exercices à leurs patients. Contrairement au discours ambiant, ces professionnels n’ont pas pour objectif de rendre leurs patients dépendants.
Là où les kinésithérapeutes resteront donc indispensables, c’est bien sur la connaissance anatomique et palpatoire des patients. Comment évaluer à distance, l’apparition d’une contracture ou d’une inflammation lors d’un traitement rééducation ? Seul le praticien humain questionnant le patient et posant sa main sur ces tissus est capable de le faire. Percevoir une tension, une rétraction, une fibrose… restera humain. D’autant que cette approche palpatoire demande du temps d’exercice et pratique.

Pour conclure, je dirai que l’IA peut être un excellent complément à ceux qui travaillent d’abord sur table puis en rééducation, mais un grand danger pour les adeptes de la rééducation par l’activité physique seule.

 l’avenir est entre nos mains !

Article écrit par Thierry Blain, Fondateur et dirigeant de Kiné-Formations.

 

 

 

 

 

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